En mars 2002, les jeunes de l'association SPEEDHARDO publie le premier fascicule de "Hardinvast, un siècle d'histoire". Ce premier tome traite des années 1900 à 1920 et présente un recueil d'extraits de la presse locale de ces premières années du XXème siècle. Pour en savoir plus, veuillez contacter les membres de la junior association par l'intermédiaire de la mairie de Hardinvast.

Histoire, histoires...

"Hardinvast := la terre aride de Hardinc

( du latin vastus,ancien français gast, forme dialectale vast ) terre qui est inculte ou aride, précédé du nom de personne germanique ou anglo saxon Hardinc."

Dictionnaire étymologique
des noms de communes de Normandie
René Lepelley 1993

  La toponymie montre donc que le village a une histoire qui remonte au haut moyen âge.
Peu de traces subsistent de l' histoire plus  lointaine.
L'occupation humaine est très ancienne en Cotentin mais les témoins en sont rares sur le territoire de la commune de Hardinvast.
Seules les archives permettent d'y établir la présence des hommes depuis le néolithique. A la fin du XIXème siècle, on pouvait encore voir quelques monuments mégalithiques à la Basse Cosnière et à la Typhaignerie. Les menhirs et le dolmen ont aujourd'hui disparu.
Au moyen-âge, une nécropole aurait été placée à proximité de la Gueule du Brochet. Aucune trace visible de ce cimetière mérovingien… Pas d'église, ni de chapelle dans le secteur.

Plus récemment, Hardinvast faisait sans doute partie comme les paroisses voisines, 
Tollevast ou Martinvast, aux églises du XIIème siècle, des communautés dépendant de l'abbaye du Vœux de Cherbourg. L'église de cette époque était sans doute romane mais il n'en reste rien. Le temps et la révolution l'ont détruite et l'édifice actuel a été construit à sa place à partir du XVIIIème siècle. Le clocher date du début du XIXème siècle.

 exode rural et périurbanisation

Les recensements de la population de Hardinvast montrent une histoire qui ressemble à celle de beaucoup de villages de la région.
Au XIXème siècle, les campagnes touchées par l'exode rural alimentent par leur exilés les villes en plein développement. C'est l'époque du développement industriel de Cherbourg, de son port et de son arsenal. L'agriculture de notre région connaît vers 1860 des bouleversements liés à la modernisation des transports. Après bien des luttes d'influences, le chatelain de Martinvast a obtenu une gare de chemins de fer dans sa commune, à quelques kilomètres à peine de celle ( déjà construite ) de Couville. L'agriculteur élargit son horizon...
les gens de la ville également : la ferme du Rocher appartient au maire de Cherbourg, Emmanuel Liais, qui est enterré dans le cimetière communal et Monsieur Halley de Cherbourg vient livrer en charrette à cheval les produits vendus à l'épicerie du bourg, face à l'église…

Les paysages changent, la vocation laitière du canton s'affirme et la céréaliculture vivrière du passé disparaît. Les moulins si nombreux sur les cours d'eau ou sur les hauteurs perdent leur utilité. La tour du moulin visible sur la colline au Nord Ouest du village témoigne de ce passé révolu... La population agricole diminue, la mécanisation chasse les paysans sans terres.

Vers 1930, après un siècle d'exode, Hardinvast a perdu la moitié de sa population, passant de 650 habitants en 1830 à moins de 350 en 1930. 

 La paroisse est placée sous le patronage de Saint Barthélèmy. Est-ce l'apôtre du Christ qui a porté la foi chrétienne en Orient ou le saint local, le bienheureux Barthélèmie Picqueray enterré à quelques kilomètres de là, à Octeville ?

Si l'architecture religieuse du département vous intéresse, allez donc surfer sur les pages "patrimoine" des diocèses de Coutances et Avranches...

Au début des années 50, la presse cherbourgeoise dit que la fête patronale donnait lieu "à la fin du mois d'août à une assemblée foraine et à une course de chevaux du pays, suivie par de nombreux spectateurs."
Cette fête a disparu, ressuscitera-t-elle un jour ? Peut-être quelqu'un possède-t-il des images à mettre en ligne ?

 l'église Saint Barthélémy

Le même article de presse poursuit ainsi : "La guerre fit de nombreux ravages dans la commune où les allemands avaient construit deux rampes de lancement appelées à fonctionner au moment du débarquement.L'une était située à Isigny, l'autre à la limite de la commune avec Martinvast. Au cours d'un bombardement, sept habitants trouvaient la mort, le 14 janvier 1944, dans un abri situé sur la route de Bricquebec. Les dégâts furent importants. Un grand nombre de pommiers, fournissant un excellent cidre, furent détruits par les éclats et l'on put compter 1.300 trous de bombes dans les herbages. 52 % des immeubles furent sinistrés dont plusieurs sinistrés totaux. Même après la libération, de nombreux dégâts furent occasionnés aux terrains, principalement dans la traversée de la route de Bricquebec, par le roulement du matériel qui transforma les champs en lacs de boue. Hardinvast abrita, en effet, le parc de la 9ème Armée américaine. La commune fut libérée le 26 juin 1944, aprés plusieurs bombardements. Les Allemands avaient établi une batterie de 88 antiaérienne sur les Hauts-du-Mont. Après s'être rendus maîtres deTollevast, les américains incendièrent la batterie par l'aviation et s'emparèrent du hameau Brague et du village. Un noyau résista sur la hauteur dans les bois, jusqu'au 27. L'église et les bâtiments communaux avaient été endommagés. En 1949, M. le Préfet de la Manche, venu à deux reprises à Hardinvast, remit la croix de guerre à la commune. La reconstruction est en bonne voie. Plusieurs maisons ont été reconstruites dont quelques-unes sont maintenant habitées. Prés de dix maisons sont actuellement en cours de reconstruction. par les soins de la coopérative "les Vikings" à laquelle les sinistrés ont adhéré. Pour les bâtiments communaux il reste encore quelques travaux à effectuer, notamment la pose de vitraux à l'église. Signalons qu'un grand vitrail au maître-autel a été offert par une souscription des habitants."


La fin de la deuxième guerre mondiale est donc bien dramatique pour la commune.
Les allemands installent sur les hauteurs de la Renetterie et de la rue d'Yvetôt des rampes de lancement de fusées qui sont bombardées massivement pendant l'hiver 1944. Les deux sites étaient très fortement protégés comme en témoignent encore les nombreux blockhaus visibles dans ces lieux. Les bombardements alliés furent sévères, détruisant de nombreux bâtiments et tuant quelques habitants. Les américains arrivèrent le 26 juin, libérant totalement le territoire le lendemain après avoir vaincu un groupe d'allemands qui résistaient dans les bois… L'église et les bâtiments communaux endommagés furent reconstruits. En 1948, la commune reçoit la croix de guerre. La citation  qu'on peut lire dans la salle du conseil à la mairie mentionne "village ravagé aux deux tiers pendant la bataille de libération et dont la population a accepté ce sacrifice avec courage et abnégation."

Le renouveau démographique se produit comme partout en France après la 2ème guerre mondiale. L'essor économique général favorise la croissance de la population. L'amélioration des transports, l'élévation du niveau de vie amènent à la campagne de nouveaux ruraux... Les constructions nouvelles fleurissent dans le village puis près du Ferrage, sur la Lande, le long du chemin du moulin à vent.
En 1980, la commune a retrouvé le niveau de population du début du XIXème siècle. Depuis les constructions ont continué dans le village, nécessitant de nouveaux équipements collectifs pour  une population qui approche maintenant le millier d'habitants. Une salle des fêtes et de nouveaux bâtiments scolaires sont venus s'ajouter au patrimoine communal dans les années 90.
  
Pour répondre aux nouveaux besoins, la commune s'est associée à ses voisines en 1992 et fait aujourd'hui partie de la Communauté de communes de Douve et Divette.

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